Une autre voie s'ouvre alors pour la réflexion : pour les "animaux rationnels et politiques" que nous sommes, la loi serait le principe nécessaire mais non suffisant pour définir le juste, sa forme la plus simple, encore incomplète.
Pour compléter la justice légale, conventionnelle, ne faut-il pas définir la justice au sens de l'équité, et même la justice en son sens absolu ? Mais il faut alors accepter que, bien que toujours indexée à la loi, la justice se dise en plusieurs sens : loi, vertu particulière d'équité, vertu totale et idéale.
Aristote jette ainsi un pont entre les notions jusqu'ici opposées de nature, ce qui existe et se développe indépendamment de l'intervention humaine, et de convention, la fiction de notre esprit que les êtres humains en société s'accordent à faire exister comme règle pour leur existence et leur action.
Aristote se sert pour cela de la distinction de la puissance et de l'acte : en puissance, tous les êtres humains ont par nature le sens de la justice, en tant qu'animaux rationnels et politiques. En acte, ce sens de la justice se réalise de multiples façons selon la convention et la loi, qui sont différentes dans chaque Cité.
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